Dans notre cheminement en tant que parents, répondre aux besoins fondamentaux de nos enfants revêt une importance capitale.
Cependant, il est crucial de reconnaître les différentes situations où ces besoins peuvent être compromis.
Dans ce dernier article de notre série de trois, nous aborderons deux situations préoccupantes en lien avec l'abus physique et les troubles de comportement sérieux.
L'abus physique VS la discipline de votre enfant
Les abus physiques sur les enfants se définissent comme des sévices corporels ou des méthodes éducatives déraisonnables infligés par les parents ou toute autre personne. Par exemple, frapper un enfant ou le punir de manière excessive constitue un abus physique.
De même, menacer un enfant de violence physique ou l'exposer à des situations dangereuses peut aussi être considéré comme un abus physique. Pincer la peau ou tordre l'oreille de votre enfant; frapper votre enfant avec la main, la ceinture ou un autre objet; pousser ou traîner par terre votre enfant, ou encore mettre votre enfant à genoux comme moyen de discipline sont des formes d'abus physiques.
Les sévices corporels et les méthodes éducatives déraisonnables sont inacceptables et peuvent causer des dommages physiques et émotionnels durables à l'enfant. Les abus physiques menacent directement le besoin fondamental de sécurité physique des enfants. Ils ont de graves conséquences sur l'intégrité physique des enfants et compromettent leur sentiment de sécurité. Car les enfants doivent se sentir en sécurité dans leur propre corps et être protégés contre la violence physique afin de se sentir bien dans leur peau.
Certains parents ont recours à la correction physique comme méthode de discipline en raison de défis culturels et de normes disciplinaires tolérant la violence. Par exemple, dans certaines cultures, la fessée est considérée comme une pratique normale de discipline. De plus, ils peuvent reproduire les méthodes éducatives qu'ils ont eux-mêmes subies dans leur enfance, comme le fait de recevoir des coups de ceinture pour une mauvaise conduite. Très souvent, les parents reproduisent les méthodes éducatives avec lesquelles ils ont été disciplinés.
Ne pas frapper votre enfant ne signifie pas que vous n’avez pas le droit d’encadrer ou discipliner votre enfant. Il est conseillé aux parents d’être tout simplement bienveillant envers leur enfant en privilégiant des méthodes éducatives alternatives à la correction physique : favoriser la communication ouverte pour résoudre les problèmes; établir des règles claires et des conséquences appropriées en cas de non-respect; encourager le renforcement positif et le modèle de comportement approprié pour un environnement familial sain et respectueux.
Ne pas frapper votre enfant ne signifie pas que vous n’avez pas le droit d’encadrer ou discipliner votre enfant. Il est demandé aux parents d’être tout simplement bienveillants envers leur enfant en privilégiant des méthodes éducatives alternatives à la correction physique : favoriser la communication ouverte pour résoudre les problèmes; établir des règles claires et des conséquences appropriées en cas de non-respect; utiliser le renforcement positif et encourager le modèle de comportement approprié pour un environnement familial sain et respectueux.
Conseils pour les parents :
Pour éviter de recourir à des méthodes éducatives déraisonnables sur leur enfant, les parents peuvent:
· Participer à un groupe de parents pour apprendre des techniques de pratiques parentales positives, tel que le groupe Pratiques Parentales Positives (Triple P).
· Remplacer les méthodes punitives par des méthodes de discipline positives et respectueuses.
· Chercher un soutien auprès d’un intervenant psychosocial ou d’une travailleuse sociale pour comprendre les alternatives à la violence éducative.
· Trouver des moyens de gérer le stress parental de manière saine et constructive, tel qu'une garderie, un halte-répit ou quelques heures de gardiennage de votre enfant par une personne de confiance.
Les sévices corporels peuvent non seulement causer des blessures physiques, mais aussi miner la confiance et la sécurité émotionnelle de l'enfant. Si un parent a un enfant victime d'actes de violence physique, il est recommandé de contacter les autorités compétentes immédiatement et de signaler l'incident violent.
Assurez-vous que votre enfant reçoive les soins médicaux et émotionnels appropriés et veillez à ce qu'il se sente en sécurité. Soutenez-le en lui assurant votre amour et votre écoute, et cherchez également un soutien pour vous-même pour faire face à cette situation difficile.
Les troubles de comportement sérieux VS l’encadrement de votre enfant
Les troubles de comportement sérieux chez les enfants, qu'ils soient graves ou persistants, mettent en danger leur intégrité physique ou psychologique, nécessitant une attention particulière des parents. Par exemple, chez les tout-petits, cela peut se manifester par des accès de colère extrêmes, des comportements destructeurs ou un retrait social prononcé. Pour les adolescents, ces troubles peuvent inclure des comportements agressifs envers les autres, la consommation de substances illicites, voire des tentatives de suicide.
De plus, des comportements tels que la fugue, la participation à des activités illicites de gang, le non-respect de l'heure du couvre-feu, ou le fait de ne pas fréquenter l'école ou de s'y absenter sont également des manifestations de troubles de comportement sérieux nécessitant une intervention immédiate.
Les comportements violents ou destructeurs de l'enfant peuvent être la manifestation d'un profond malaise psychosocial. Ces comportements indiquent parfois un manque de soutien émotionnel et un environnement peu sécurisant. Ils peuvent résulter d'une absence de soutien émotionnel, de sécurité ou d'estime de soi, et ils peuvent entraver la réalisation de soi de l'enfant.
Il est important d'offrir un encadrement approprié en fournissant un soutien émotionnel, un environnement sécurisé et des services appropriés afin que les besoins non satisfaits ne se transforment pas en troubles de comportement sérieux dans la vie des enfants.
Les parents peuvent être confrontés à des comportements perturbateurs de leur enfant, notamment lorsqu'il est impliqué dans des activités dangereuses, agressives ou violentes de manière répétée. Il est également important de souligner que les enfants peuvent éprouver des difficultés d'adaptation et d'intégration sociale qui peuvent influencer leurs comportements.
Conseils pour les parents :
Lorsqu’un enfant présent des troubles de comportement sérieux, les parents peuvent:
Élaborer un plan d'action collaboratif impliquant l'enfant dans la recherche de solutions.
Rechercher un soutien professionnel pour comprendre et aborder les problèmes sous-jacents.
Encourager et soutenir activement l'enfant dans le développement de ses compétences sociales et émotionnelles saines.
Consulter un professionnel de la relation d'aide ou une travailleuse sociale pour développer des stratégies d'intervention et de soutien adaptées.
Lorsque leur enfant manifeste un risque de trouble de comportement sérieux, les parents doivent agir rapidement. Ignorer ces troubles peut aggraver les problèmes et compromettre davantage le bien-être de l'enfant. Il incombe aux parents de prendre les mesures nécessaires pour y mettre fin, même si l'enfant de 14 ans et plus peut s'y opposer.
En conclusion, il est important que les parents soient sensibles aux besoins fondamentaux de leurs enfants afin de prendre les mesures nécessaires pour y répondre. En négligeant ces besoins, les parents risquent de compromettre le développement et la sécurité de leurs enfants, mettant ainsi en péril leur bien-être à long terme.
Ce dernier article conclut notre série sur la sensibilisation aux enjeux des parents en lien avec la protection des enfants.
Restez à l’affût de notre prochain article!
Lectures suggérées:
Dumont, A. (2019). L'abandon parental et ses conséquences sur le développement de l'enfant. Journal de la psychologie de l'enfance, 43(2), 89-102.
Gouvernement du Québec (2023). Loi sur la protection de la jeunesse. Québec : Éditeur officiel du Québec. Repéré de https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/pdf/lc/P-34.1.pdf
Ministère de la Santé et des Services sociaux (2021). On a signalé la situation de votre enfant au DPJ : Que devriez-vous savoir maintenant? Québec : Gouvernement du Québec. Repéré de https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2021/21-838-01F.pdf
Pelcovitz, David R. (2006). Broken Children, Grown-Up Pain: Understanding the Effects of Your Wounded Past. Hoboken, NJ : Wiley.
Rigaud Saint-Amour, MA, MEd, DMin(c), TS
Conseiller conjugal et familial
Institut Impact International
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